L’école de la honte
Non seulement l’école marocaine est malade, mais l’élaboration de son diagnostic semble relever de l’impossible. En dépit de plusieurs commissions mises en place, de plusieurs milliards de dirhams déboursés, de maintes tentatives de réformes, curieusement, rien n’y fait! C’est à croire que le piétinement du système éducatif national est voulu. Aujourd’hui, au lieu d’amorcer ne serait-ce qu’une réforme progressive, lentement mais sûrement, nous assistons à un plus grand recul de la qualité, voire à un ancrage dans la médiocrité.
Le classement de l’école publique marocaine à l’échelle mondiale n’a pas de quoi nous rendre fiers: le Maroc se situe loin derrière des pays qu’il devance pourtant largement sur le plan économique. Pour illustration, la moyenne du nombre d’élèves en classe était, il y a une dizaine d’années, de quelques 40 élèves pour pointer, en 2017, aux alentours de 50 élèves.
Ces chiffres de la honte devraient faire rougir tous les responsables de ce pays. Mais le pire, c’est qu’au lieu de s’atteler à mettre en place des solutions fiables et efficaces à même de ressusciter l’école publique, on est en train d’achever cette dernière! Comment expliquer, alors, les cessions à tour de bras des écoles publiques? Le ministère de l’Éducation nationale a-t-il changé de vocation pour se transformer en agence immobilière? Après avoir dénoncé ces cessions, il faut dès à présent enquêter sur les conditions de celles-ci, les bénéficiaires et la nature des projets qui seront bâtis sur les décombres des écoles publiques. Affaire à suivre.