L’autre sécurité
L’on parle souvent de la sécurité dans son sens propre tout en omettant ses différentes déclinaisons qui s’avèrent parfois vitales. La sécurité sanitaire des produits alimentaires, par exemple, fait de plus en plus parler d’elle en matière d’hygiène et de conditions de consommation. Ainsi, l’on constate une déferlante de commerçants, organisés comme anarchiques, qui n’hésitent plus à mettre sur les étalages de la viande d’ânes ou même de chiens ! Nous ne savons plus ce que nous avons dans le plat à telle enseigne que s’ériger en végétarien n’est plus un luxe mais une nécessité. Les volailles ne sont pas en reste. Les milliers de rôtisseries éparpillées partout au royaume ne font pas systématiquement l’objet des contrôles d’usage. Certes, les moyens des communes et des services de l’ONSSA ne leur permettent pas des contrôles systématiques mais force est de constater aussi que des pratiques peu scrupuleuses entraînent un laisser-aller ravageur de la santé publique et puis on voudrait bien comprendre comment six tonnes périmées de viandes de porc ont traversé la moitié du globe pour partir de la Chine avant de se retrouver dans un dépôt à Dar Bouazza, dans la périphérie casablancaise. Comment ces six milles kilogrammes sont passés au travers des filets de la douane ? On attend une sortie du parquet général afin d’éclairer la lanterne des Marocains qui ne savent plus à quelle sauce ils seront cuits ! L’ONSSA qui vient de déployer son Système d’information phytosanitaire et sanitaire (SIPS) au port de Tanger, après Casablanca et Agadir, devrait regarder auprès de son capital humain, car quand bien même on est doté des meilleurs systèmes de contrôle si les ressources humaines ne suivent pas on ne peut atteindre les objectifs escomptés. Enfin, ces énergumènes qui osent compromettre la santé publique ne méritent aucune clémence. La balle est dans le camp de la justice.