L’apaisement
L’économique se mêle assurément au politique. Le Maroc ne faisant pas exception à cette règle, il pâtit depuis octobre 2016 d’un interminable feuilleton politique dont les épisodes du blocage, du Hirak, de Jerrada et du boycott pèsent de tout leur poids sur l’activité économique et l’acte d’investir.
À présent, c’est au tour des jugements excessifs à l’encontre des activistes du Hirak d’enfoncer le clou. Un mouvement de protestation regagne les villes du Rif et quelques métropoles du centre, dont Casablanca et Rabat, avec ce que cela suppose comme excès de la part des médias internationaux. Le climat des affaires, au creux de la vague, a plutôt besoin de sérénité et de visibilité pour amorcer une relance qui se fait attendre. «Le capital est lâche», dit-on, et toutes ces tensions n’arrangent pas les choses.
La venue en catastrophe du «big boss» de Danone Monde, afin de sauver sa filiale marocaine, ne passera pas comme une lettre à la poste auprès des «traders» et gestionnaires de fonds d’investissements sur les marchés internationaux. C’est pourquoi un jugement politique intelligent devrait prendre en considération l’ensemble de ces facteurs. La justice marocaine, déjà dans le viseur des investisseurs et autres organismes internationaux, aurait pris de la hauteur en prônant la souplesse plutôt que la fermeté. Certes, c’est un dossier politique sur fond de fronde sociale, mais qui présente des retombées directes sur une économie dont la stabilité est l’atout majeur de notre pays, ne l’oublions pas. Au final, le Maroc a réellement besoin d’une décision hautement politique qui recadre l’ensemble des dérapages que l’on vit depuis presque deux années et qui mettent à mal le pays. Vivement la voix de la raison.