Intox préméditée ?
La polémique sur l’éventuel abandon de la gratuité de l’enseignement public mérite d’être décryptée. C’est un sujet qui concerne tous les Marocains et qui, par conséquent, ne peut ni faire l’objet de surenchères politiciennes, ni faire office de cartouche lors de règlement de comptes. Nous sommes dans un pays dont le système éducatif est défaillant, et pour lequel l’État décrète un budget en vue de lutter contre la déperdition scolaire. C’est dire que la philosophie des politiques publiques est celle de l’encouragement de la scolarisation. Abandonner la gratuité s’inscrirait donc en contradiction flagrante avec la vision de l’État. Les Inspirations ÉCO a voulu tirer cette affaire au clair en interpellant les deux parties concernées, à savoir le gouvernement et le Conseil supérieur de l’enseignement. Les deux parties affichent un niet catégorique à cette question. Il s’agit, notamment pour le conseil, d’une vision de réforme globale pour laquelle il faudrait renforcer le financement sans que cela implique des répercussions sur le citoyen. Certains syndicalistes seraient derrière cette intox qui relève d’une immaturité déconcertante, puisqu’elle expose le pays à des tensions sociales qui, de plus, ne sont pas justifiées et dont le timing laisse perplexe ! Maintenant, il y a lieu de souligner que face à cette polémique, gouvernement et conseil sont restés muets, et ils ont pêché par manque de communication. Ce conseil, qui pèse lourdement sur le Budget de l’État, devrait faire l’effort d’expliquer aux Marocains le projet de sa vision avant de mettre tout le monde devant le fait accompli.
