Incompétence ou accointance ?
Dans une interview accordée à nos confrères d’Al Akhbar, le maire de Rabat, Mohamed Sadiki, livre des réponses qui méritent de figurer dans les annales de la politique et de la gouvernance. S’agissant de marchés publics, portant sur des milliards de dirhams, le maire s’est laissé entraîner dans un mauvais jeu où la langue de bois prévalait.
Pourtant, il est confronté à des documents qui pointent du doigt sa gestion et son éventuelle accointance avec une société d’installation d’éclairage public qui accapare l’essentiel des marchés rbatis ! Plus encore, quand le directeur de Rabat Aménagement, société de gestion relevant de la wilaya de Rabat, et responsable direct de l’attribution de ces marchés a été interpellé par les conseillers de la ville pour répondre à ces accusations, en plus des marchés attribués à certaines sociétés appartenant à deux présidents de conseils régionaux, le maire a déclaré illico presto la séance levée, devant une vive contestation des conseillers.
L’honorable maire voulant justifier cette fuite en avant a commis l’irréparable en répondant qu’il voulait éviter «à monsieur le wali toute gêne» ! Il est clair qu’il y a une confusion pour ce maire entre la gestion des affaires personnelles et la gouvernance de la chose publique. Nom de Dieu, on ne censure pas la volonté des conseillers de tirer au clair une affaire relevant du domaine public, portant, de surcroît, sur des milliards de dirhams de deniers publics. Ne serait-ce pas une façon, pour le maire, de se rapprocher de ce même wali qui cherche à le relever de ses fonctions par tous les moyens ? La capitale mérite mieux en termes de gestion communale, ou encore pour l’application du nouveau concept de l’autorité. Quel gâchis !