Iconoclaste…

Le raz le bol du ministre chargé des MRE (Marocains résidents à l’étranger), Anis Birou, au Conseil des ministres, est plus que légitime. Le ministre en question a reproché aux ministres PJDistes du gouvernement de mélanger les genres, en profitant de leurs voyages officiels à l’étranger pour organiser des rencontres partisanes de «recrutement». Le pire dans cette affaire, c’est que ces ministres essayent de régler, ou de promettre de régler, des problématiques complètement liées aux prérogatives du ministère. Ça nous rappelle dans l’autre sens, la tentative de quelques membres de l’opposition, de régler des crises dévolues au gouvernement. Et là, on voit que cette pratique est foncièrement culturelle chez nous.
Pour plaire, on promet monts et merveilles, même quand ça ne nous appartient pas !!! En d’autres termes, on aime bien montrer à autrui qu’on sait faire mieux que l’autre, c-a-d, on essaye de mettre plus en avant les défaillances de l’autre que les compétences de soi, ça s’appelle, dans le lexique de la sagesse, «Manque de responsabilité».
Le chef de gouvernement a, selon des témoignages, donné raison à son ministre, en mettant en exergue surtout le fait de ne pas mêler les actions partisanes à des voyages payés des deniers publics. Et c’est là où il y a nuance ; si la majorité s’accorde à reconnaître aux ministres du PJD leur probité financière, d’aucuns leur reprochent parfois une insuffisance d’honnêteté intellectuelle. Profiter d’une mission ministérielle pour s’adonner à une campagne partisane, relève plus d’un conflit d’intérêt intellectuel que financier !
Le discernement est une qualité que gagneraient beaucoup à avoir nos hommes politiques. Quant à M. Birou, j’aurais bien aimé savoir est-ce qu’il aurait eu la même réaction s’il était du même bord politique que les ministres en question ?
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma