Iconoclaste…

Sebastian Coe, le nouveau président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) et ex-star quelque peu «masquée» par notre mythique Said Aouita en son temps, a cité le Maroc parmi les pays où le contrôle anti-dopage est des plus insuffisants. Il est certain que l’on est désabusé lorsque l’on constate que l’athlétisme marocain, qui a été jusqu’au cinquième rang mondial en la matière en 1999 à Séville, qui a enfanté des légendes telles que Aouita, El Guerrouj, El Moutawakkel, Bidouane et j’en passe, et qui était pionnier dans le monde arabo-musulman -pour ne pas dire en Afrique- dans la méthodologie et la genèse des champions grâce, entre autres, à Aziz Daouda, se trouve aujourd’hui pointé du doigt dans ses performances de dopage.
À sa décharge, tout de même, le manque de moyens financiers et technologiques à même de créer un vrai laboratoire de contrôle pour pouvoir déceler tous ces produits masquants, confectionnés au moyen d’une technologie de pointe, par des laboratoires très puissants, et qui gagnent énormément d’argent en vendant du rêve à des milliers de jeunes démunis avides de gloire.
Le dopage au Maroc reste malheureusement très artisanal, et s’effectue par le biais de produits basiques aisément trouvables dans le marché parallèle, ou parfois carrément dans des pharmacies, à Ifrane ou ailleurs. C’est l’une des raisons pour lesquelles les jeunes espoirs marocains tombent facilement dans les filets de l’IAAF, contrairement à ceux de pays plus puissants dont les scandales éclatent des années plus tard, une fois que les produits masquants sont «démasqués»! Je ne trouve là aucune excuse aux Marocains, j’essaie seulement de prouver que le cas du Maroc est loin d’être exclusif, loin s’en faut. Un retour aux vraies performances sportives est le seul remède à cette mauvaise image de l’athlétisme marocain. Vivement d’autres champions !
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma