Iconoclaste…
Le débat autour de l’épisode «Benkirane» à Oujda a pris une autre ampleur. Cela peut se justifier dans un pays où le débat d’idées a complètement ou presque disparu, laissant place et lieu à une dualité de réponse autour d’une personne pro ou anti Benkirane !!!!
Moi claustrophobe, je me refuse ce coffrage dans ce tunnel limitant aveuglement mon raisonnement contradictoire. Déjà à l’intérieur de moi, plusieurs «moi» se disputent et se trouvent souvent tiraillés par des désirs disparates de savoir et de philosophie.
Par conséquent, je ne serais jamais ni pro ni anti-Benkirane ! Je fais valoir mon droit à l’analyse ; je ne partage point le projet sociétal islamiste bien que je sois un musulman avéré, de culture et de foi, estimant que le bon Dieu nous a évité le clergé et donc l’intermédiation et que la foi et donc toute forme de spiritualité se juge par Dieu seul.
Par contre, je suis admiratif devant le fait que Benkirane soit désintéressé par rapport à tout ce qui est business et argent et qu’à ce niveau là, il a acquis une légitimité supplémentaire par rapport à bon nombre de politiciens avides d’affaires et de pognon. Je reconnais en plus à Benkirane sa capacité à communiquer avec une classe populaire de plus en plus en proie à des difficultés élémentaires. Mais en fait, qu’est-ce qu’on a opposé à l’islamisme du PJD ? La laïcité prônée au tout début du collectif ayant abouti au PAM a laissé place exclusivement au calcul politicien et arithmétique des élections, écartant tous les penseurs de 1re heure.
Dernièrement Ilias El Omari a à peine prononcé ce mot, ne revenant plus dessus de peur de froisser une partie potentielle de l’électorat, encore mélangeant dans son esprit laïcité et anti-islam, un mélange savamment entretenu par un wahhabisme de plus en plus dogmatique depuis 3 siècles déjà ! Demain, je développerai plus mon analyse sur à quoi j’aurais aimé assister dans l’arène politique marocaine.
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours… ..
