Iconoclaste…

Depuis 2009, un entraîneur ne peut jouir de sa licence fédérale pour s’asseoir sur un banc de touche que si son prédécesseur a, au préalable, résilié son contrat, d’une manière ou d’une autre, avec le club en question. La fédération s’est toujours montrée intransigeante en ce sens. Mais pour continuer à avoir une légitimité à appliquer sa règle, excellente par ailleurs, elle doit commencer par se l’appliquer à elle-même. Et ce qu’on vit, depuis quelques semaines avec l’affaire Zaki, montre exactement le contraire. Lekjaa et consorts avaient largement le temps pour préparer la résiliation avec Zaki avant d’engager Renard. Pour cela, il aura fallu de la diplomatie et de la communication.
Et c’est malheureusement cette communication qui semble manquer à l’équipe de Lekjaa, depuis son avènement en 2014.
Depuis 2 ans, la communication fédérale, et à part le minimum syndical au niveau de son site internet, a consisté à neutraliser les médias par différents artifices aussi archaïques les uns que les autres, soit en créant pour les uns des intérêts mercantiles, soit en exerçant pour les autres une pression verticale possible à cause d’une appartenance au même «establishment». Au contraire de ces artifices d’un autre âge, laisser fleurir un débat contradictoire à même de faire adhérer le maximum d’adeptes à son projet, si projet existe, aurait été plus que salutaire.
Ce n’est pas parce qu’on a sévi sous d’autres cieux, de culture et de sensibilité différentes, qu’on peut appliquer la même stratégie et artifices au Maroc et réussir.
Le résultat est plus que visible, mais rien n’est trop tard à condition pour Lekjaa de prendre conscience de la faillite actuelle de la communication fédérale pour y remédier. L’affaire Zaki, qui devrait être tirée au clair au plus vite, ne deviendrait qu’un mauvais souvenir.
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma