Iconoclaste…

Dans ses mémoires, Mahmoud Archane, ex-Commissaire de police puis chef de parti politique, a mis l’accent et expliqué le parcours de bon nombre de politiciens et commis de l’État, qui ne sont arrivés à leurs postes ou à leurs mandats électoraux, toujours selon lui, que grâce à leur proximité avec l’ancien homme fort de l’ère Hassan II, Driss Basri, ou à leurs visites répétitives et à des heures tardives à son domicile privé.
Ce qui peut a priori choquer bon nombre d’entre nous, c’est que dans quelques cas, des responsabilités de haut niveau ont été exercées sans mérite, et que des personnes ont fatalement pris la place d’autres nettement plus qualifiées.
D’autres trouveraient que le problème ne se situe pas au niveau de tous ces gens avides de pouvoir et d’influence, et on en dénombre des tonnes dans tous les pays du monde, et dans les plus démocratiques qui soient. Le constat se situe plutôt dans cette capacité historique qu’ont eu tous les pouvoirs politiques à enfanter des icônes polarisant toutes les décisions et les ascensions sociales à elles seules.
Et là réside le fléau à combattre pour les générations futures. Dans la littérature arabe, plusieurs personnages ont polarisé tous les pouvoirs, à commencer par la dynastie Omayade, première dynastie musulmane où un certain Al Hajjaj Attakafi sévissait de la sorte. Sortir de ce modèle reviendrait forcément à installer le partage du pouvoir et la méritocratie, qui aboutiraient fatalement à une approche procédurale et pas forcément dictée par les seuls soucis loyalistes et de contrôlabilité.
Ce ne sont certainement pas les quêteurs de privilèges et droits illégitimes qui vont disparaître, c’est plutôt la polarisation du pouvoir, qui est à réduire car je n’oserai point rêver de bannir.
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…