Opinions

Iconoclaste…

L’homme politique français Jean-Pierre Chevènement est devenu célèbre grâce à une phrase prononcée en 1983 après sa démission du gouvernement : «un ministre, ça ferme sa gueule ; si ça veut l’ouvrir, ça démissionne». Une phrase devenue culte mais qui ne s’applique guère à la politique marocaine pour deux raisons évidentes : d’abord à cause d’alliances contre nature, qu’on aime appeler chez nous alliances de circonstance et qui font qu’au sein du même gouvernement, on trouve des courants de pensées complètement opposés.

Puis, on retrouve des leaders politiques comme simples ministres alors que la logique aurait voulu qu’ils président le gouvernement quand les résultats des urnes le leur permettent ou restent au dessus de la mêlée en mettant en avant de simples militants de leurs partis dans ces alliances. La sortie du leader du RNI Salaheddine Mezouar, samedi dernier, illustre parfaitement la contradiction que vit en ce moment l’alliance qui nous gouverne. Le ministre des Affaires étrangères a oublié le temps d’une entracte partisane qu’il censait défendre un gouvernement dont il fait partie sous les ordres d’un autre leader politique, en l’occurrence Abdelilah Benkirane. L’approche du rendez vous électoral oblige, Mezouar s’est déjà mis en ordre de bataille, se rappelant à juste titre qu’il n’a rien de commun avec le parti qui préside.

Il s’est carrément rangé du côté des syndicats et de l’opposition contre son propre gouvernement. Cette posture aurait été acceptable et légitime si elle avait été accompagnée d’une démission en bonne et due forme. Là, Mezouar aurait trouvé la liberté politique nécessaire à sa posture. La sortie médiatique de Salaheddine Mezouar prouve encore, une fois n’est pas coutume, que le Maroc n’est pas encore passé à l’ère du combat des idées, et que la guerre des personnes a encore de beaux jours devant elle.

Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours… 

Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma


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