Hypothèse volontariste
Le match des pronostics relatifs aux principaux indicateurs macroéconomiques se poursuit entre les institutions financières. Quand la Banque mondiale et le Haut commissariat au plan révisent à la baisse, respectivement, à 3,5% et 3,3%, leurs prévisions de croissance pour 2023, l’Exécutif, à travers le ministère des Finances, reste droit dans ses bottes. Les prévisions du département de Nadia Fettah Alaoui sont, c’est le moins que l’on puisse dire, ambitieuses. La ministre a confirmé hier, lors de son intervention devant le Conseil national de l’entreprise – le rendez-vous annuel de la rentrée du patronat – les hypothèses de croissance gouvernementales de 4%.
À ce niveau, la croissance du PIB marocain serait meilleure que celle du PIB mondial qui devrait chuter à 1,7%. Une prouesse qui serait, selon la ministre, fondamentalement basée sur la bonne tenue de la campagne agricole. Un retour à la normal du secteur primaire est primordial, dans ce sens, dans la mesure où il contribuerait, à lui seul, pour au moins 1,4%, au taux de croissance. Le reste serait comblé par la demande extérieure. Fettah se montre confiante, en dépit du contexte et de la morosité de l’économie internationale, par rapport au potentiel à l’export de nos industries, notamment l’automobile et le textile.
Le Royaume devra aussi compter sur le secteur du tourisme pour y parvenir. Au-delà, l’hypothèse de croissance se veut volontariste et responsable puisque basée sur des réformes concrètes, en particulier en faveur de l’investissement. Il faudra maintenant en concrétiser l’application.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO