Hécatombe
Gros coup de froid sur le marché du travail. La situation de l’emploi au troisième trimestre fait état d’une hécatombe. En un an, l’économie marocaine a vu l’équivalent des deux tiers des emplois s’évaporer juste après la crise covid. Ce sont ainsi pas moins de 297.000 postes qui ont été détruits à fin septembre. Et pourtant, la situation économique du pays est loin d’être similaire à celle de la période de la pandémie.
Les agrégats macroéconomiques demeurent bien orientés par rapport à ceux d’il y a trois ans. Il faut, tout de même, reconnaître que la croissance de 2,4% réalisée au troisième trimestre n’est pas suffisante pour créer davantage d’emplois. C’est plutôt le contraire, le taux de chômage s’est même aggravé de plus de deux points au terme du troisième trimestre. Il culmine, désormais, à 13,5%.
Ce qui équivaut à 1,625 million de chômeurs. Il faut dire que la situation dans certains secteurs reste difficile. C’est notamment le cas du BTP. Toujours en proie à la hausse des matières premières et à la baisse de la demande, les entreprises du secteur gèlent leurs recrutements.
À l’inverse de celles de l’industrie et de l’artisanat, qui bénéficient d’un contexte plus favorable. Ceci dit, cette montée du chômage a été particulièrement ressentie chez les jeunes de 15 à 24 ans. Pratiquement 4 jeunes sur 10 n’ont pas de travail. La proportion des diplômés chômeurs est également inquiétante. Leur taux de chômage frôle les 20%. Force est de constater que les programmes pour stimuler l’emploi ne donnent pas pleinement leurs fruits. En l’espace d’une année, l’économie a perdu plus d’emplois que ceux qu’on ambitionnait d’en créer en deux ans.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
