Hausse des prix du carburant : Jackpot pour les caisses de l’État (Editorial)
Entre hausse des prix des matières premières, flambée des cours du pétrole et pression fiscale, les ménages ne savent plus à quel saint se vouer. Au point que leur moral est au plus bas depuis plusieurs semaines, avec un pouvoir d’achat qui ne cesse de se dégrader.
L’envolée des prix des carburants à la pompe est de plus en plus pesante. Ce poste de dépenses a bondi dans les budgets des familles de la classe moyenne pour devenir le plus important aux côtés de celles liées au logement et à la scolarité des enfants. Faire le plein est donc devenu source d’angoisse pour bon nombre d’automobilistes. Mais cette situation n’est pas pour déplaire à tout le monde. Plus les prix à la pompe s’apprécient, plus les caisses de l’État se renflouent.
Sur le dernier semestre, le Trésor a touché un véritable jackpot. Pas moins de 8 MMDH ! Sur chaque litre d’essence vendu, 47% du prix lui reviennent. Une proportion qui passe à 37% pour le diesel. Difficile, dans ces conditions, d’envisager un quelconque relâchement de la pression fiscale.
Le gouvernement a, et ce depuis le départ, écarté toute hypothèse de soutien aux ménages. Une possibilité d’allègement fiscal sur les produits pétroliers semble donc, aujourd’hui, à écarter. Il ne faut pas s’attendre à ce que l’on agisse sur la TIC, et encore moins sur la TVA pour les importations des produits énergétiques, dont les recettes ont augmenté de 6,8 MMDH en juin.
Comment le Budget pourrait-il se passer d’une si grosse manne pour soutenir la consommation ? D’autant plus, que pour l’Exécutif, il a suffi d’activer la subvention du gasoil professionnel et du butane pour se prémunir de l’inflation. On est bien loin du compte !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO