Haro sur les banques islamiques ?
La polémique autour des banques islamiques enfle et mérite un focus à la fois neutre et objectif car le choix pour ce type d’institutions financières n’a que trop tardé au Maroc avec à la clé des IDE conséquents qui vont ailleurs. Officiellement, le wali de Bank Al-Maghrib évoque des réglages techniques quand le ministre des Finances lui lance la patate chaude en annonçant un probable lancement avant la fin de l’année. Des questions s’imposent quant à ce retard répétitif. Y a-t-il une volonté de les reporter après les élections pour éviter tout usage électoraliste ? A-t-on cédé à la pression des banques classiques qui ne seraient pas encore prêtes à cette concurrence ? La conjoncture bancaire et notamment la chute des crédits y est-elle pour quelque chose ? En tout cas, on pourrait exposer des dizaines de questions, mais toutes les réponses convergent vers une seule réalité. Point de banques islamiques avant 2017 ! L’on sait que les principales banques marocaines comptent investir ce créneau et que certaines seraient bien avancées dans les préparatifs à ce virage. Question de conserver leurs clients et ne subir qu’un transfert de comptes au lieu d’un départ à «fonds perdus». C’est certes légitime, mais qui appelle une refonte de la banque classique car si à ce jour on ne dispose d’aucune étude d’impact rendue publique, il y a lieu de signaler que les banques pourraient sauvegarder leur base de clientèle sans trop de dégâts, en dépit de cette nouvelle concurrence. Encore faut-il revoir la qualité de service et le coût des prestations. In fine, les banques islamiques vont tirer le secteur
vers le haut.