Grandiose
Il faut vivre, une fois dans sa vie de journaliste, un événement majeur tel que celui du retour du Maroc au sein de l’Union africaine car la retranscription d’un événement vécu avec ses émotions et ses tensions se ressent jusqu’entre les lignes. Au Maroc, nous n’avons pas l’habitude de décrypter, dans les détails, certaines actions royales, croyant souvent à une facilité dictée par le respect dû à la personne du roi. C’est pourquoi, à la lecture des réactions sur les réseaux sociaux, nous sentions certes un intérêt des Marocains vis-à-vis de cet événement, mais sans aller jusqu’à conférer à ce colossal travail le nom d’exploit. C’est normal quand on est à 8.000 kilomètres de l’événement, loin des réactions à chaud de la délégation marocaine et sans aucune connaissance de l’influence de l’Afrique du Sud et de l’Algérie, deux poids lourds de l’UA. Mais force est de constater que le Maroc a intelligemment rallié le Rwanda et l’Éthiopie, deux sympathisants historiques du Polisario et surtout deux ténors de l’UA. Désormais, notre pays compte de gros calibres en Afrique de l’Ouest, traditionnels alliés du Maroc, mais a aussi -et surtout- réussi une entrée remarquée en Afrique de l’Est. Il faut voir le président du Rwanda, Paul Kagame, et le chef du gouvernement éthiopien, Haile Mariam Dessalegn, à l’œuvre pour se rendre à l’évidence: le Maroc a su, avec maestria, briser les rangs des défenseurs des thèses des séparatistes. Toute cette prise de conscience, quant à la grandeur du travail accompli, n’a été rendue possible que grâce à la proximité du déroulement du plus grand événement diplomatique sous le règne de Mohammed VI.