Gap
Le gouvernement est convaincu que le PIB retrouverait «son niveau moyen» d’avant-pandémie. C’est dire qu’il a fallu trois longues années pour surmonter cette épreuve particulièrement difficile. Ce qui constitue déjà une prouesse tant les crises ont été dures à absorber. Le Maroc, de l’avis de tous, a montré sa résilience face aux fortes perturbations qu’a connues le monde au cours de ces dernières années.
Aujourd’hui, l’horizon tend à s’éclaircir, au point que, dans son projet de budget pour le prochain exercice, l’Exécutif table sur une croissance de 3,4% en 2023. L’économie gagnerait ainsi plus de 2 points de pourcentage par rapport à 2022, ce qui est, en soi, tout à fait remarquable. Elle profiterait de l’amélioration sensible de la campagne céréalière par rapport à la saison écoulée, mais aussi de la reprise du secteur secondaire ainsi que de la consolidation de la progression des activités du tertiaire.
Sans parler de l’augmentation de la consommation des ménages – en grande partie portée par le rythme de progression des crédits à la consommation et la vigueur des transferts des Marocains résidant à l’étranger – ainsi que de l’atténuation progressive de l’inflation.
Le comportement favorable des importations des biens d’équipement et des crédits à l’équipement contribue fortement à cet optimisme ambiant puisqu’il renseigne sur une amélioration de la dynamique d’investissement. Ceci étant, même à ce niveau de croissance, l’économie n’arrive pas à créer le nombre d’emplois nécessaires pour atteindre les objectifs du Nouveau modèle de développement puisqu’il faudrait 440.000 nouveaux postes par an pour y parvenir. Nous n’en sommes, au dernier pointage, qu’à 112.000 à fin août. Le gap est juste énorme !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO