Fuite des cerveaux
Les médecins du secteur public ont jeté un pavé dans la mare, celle des conditions de travail générant directement une fuite des cerveaux. Cela fait des mois que nous disons que la bombe à retardement réside en l’effritement de la classe moyenne et la fuite «organisée» des médecins, ingénieurs, architectes, professeurs universitaires, etc. Qui va alors bâtir cette société et construire ce pays si son élite est dans une approche de migration vers l’Europe et l’Amérique.
Concrètement, hier ce sont 210 médecins du secteur public qui ont conjointement déposé leur démission. 130 de la Région Casablanca-Settat, 50 de Ouarzazate et 30 de la Région de l’Oriental. Ils ne revendiquent pas des augmentations de salaire ou des avantages sociaux, mais déplorent l’absence de conditions décentes, des structures minimales d’accueil et de traitement des patients. Cela ne vous rappelle rien ? Eh bien, il y a juste trois mois un médecin de Tiznit avait fait le buzz en dénonçant l’opacité de gestion à l’hôpital de Tiznit.
Au lieu de l’écouter, on l’a traîné en justice puis on l’a muté à Taroudant ! Aujourd’hui, 210 médecins quittent d’un coup un système sanitaire déjà en sous-effectif, car ne pouvant plus se contenter des premiers soins face à des patients nécessitant des interventions qui requièrent un minimum de rigueur. Ce cas interpelle l’ensemble du gouvernement et non seulement le ministre de tutelle car il y va de la santé des citoyens et s’inscrit surtout en porte-à-faux avec les déclarations officielles d’amélioration de la santé publique. Enfin et au-delà de ce cas précis, qu’est-ce qu’on attend ?