Face au parquet
Le ministère de l’Intérieur n’est pas content du tout et le fait savoir. Et pour cause, dans une ville du sud du Maroc, les agents de police ont beau arrêter les voyous et autres délinquants qui enfreignent la loi, le procureur du roi les relâche pour des raisons qui lui sont propres !!! Les cas similaires où la décision du parquet contredit les investigations des services de police sont légion. À Casablanca, un scandale financier a défrayé la chronique, et la presse en a fait ses choux gras : la BNPG a rendu son rapport et le parquet a «préféré» ranger le rapport dans son tiroir.
En dépit de l’intervention du ministère de la Justice, le dossier ne bouge pas d’un iota. Le parquet essaye peut-être de gagner du temps en attendant le 1er octobre, quand il sera totalement indépendant de la tutelle du ministère ! Et c’est justement cette «indépendance» qui inquiète. Car à valeur d’aujourd’hui aucun outil de contrôle du parquet n’est prévu et aucun responsable de l’État n’a daigné expliquer aux Marocains comment sera contrôlée cette institution, et ceci à un mois de l’entrée en vigueur de cette «réforme» passée au forceps.
Le flou total règne et pour le citoyen et pour les professionnels du secteur. Il faut rappeler que le problème se pose aussi pour le parquet près la Cour des comptes, seul habilité à présenter les dossiers à la justice, à sa discrétion.
El Mostafa Ramid, alors ministre de la Justice, avait recouru à une jurisprudence en ordonnant au parquet général l’instruction de certaines affaires. Un pouvoir que perd l’actuel ministre, qui n’a plus de contrôle sur les procureurs, d’où toute la problématique. Le seul espoir de contrôle de cette machine judiciaire, c’est l’éveil de l’opinion publique, véritable contrepoids face au parquet.