Exercice de crédibilité
La nuit du mardi à mercredi a été cruciale en vue de la composition du futur Parlement. En effet, le ministère de l’Intérieur a réussi un joli coup en refrénant les ambitions démesurées des partis politiques voulant proroger le mandat des femmes parlementaires siégeant à l’hémicycle dans le cadre de la liste nationale. En effet, Mohamed Hassad et Charki Draiss ont pu convaincre les responsables politiques, au terme d’une réunion marathon, que la nouvelle Constitution ne permet pas ce genre «d’ijtihad» (jurisprudence). C’est aussi un signal fort envers les partis politiques habitués à faire pression sur l’État pour obtenir des avantages rentiers. Il faut rappeler que si le principe de liste nationale consiste à encourager la présence féminine au sein du Parlement, son esprit va à l’encontre de la démocratie des urnes. C’est pourquoi les partis étaient plus attendus dans leur façon d’évoluer et de se débarrasser de tout héritage rentier, en guise de message positif destiné à la masse électorale. Il n’en fut rien. La majorité des formations politiques (deux exceptions) a fait bloc pour forcer la main au ministère de l’Intérieur afin de garantir à sa composante féminine une perpétuité parlementaire. Maintenant, ces partis n’ont qu’à présenter les meilleurs profils capables de produire en commissions et de s’ériger en force propositionnelle, et pourquoi pas ministrables. Pour ce faire, un seul critère devrait guider le choix des candidates : la méritocratie. 2011-2016 aura été une période de transition que les partis sont appelés à enrichir, à commencer par le choix des candidats. Réussiront-ils cet exercice de crédibilité ? That’s the question.