Et maintenant ?
Quelle lecture faire du mémorandum des 28 chefs d’État africains appelant à suspendre la représentativité du Polisario au sein de l’Union africaine ? De prime abord, il y a lieu de signaler que le Maroc a franchi le pas en décidant de défendre la marocanité du Sahara de l’intérieur de l’UA. Il marque aussi un terme à la politique de la chaise vide qui a longtemps pénalisé la position du royaume en Afrique et a souvent gêné les amis du Maroc. La bataille ne fait aujourd’hui que commencer, et les experts juridico-constitutionnels doivent aiguiser leurs armes. Il ne faut pas croire que c’en est fini avec le Polisario, mais celui-ci sera, pour une fois, en posture défensive après 32 années de valse en solo. Désormais, et concomitamment à la préparation du dossier juridique, le Maroc devra prôner une offensive diplomatique sur deux fronts. Le premier concerne les pays dits neutres comme la Tunisie et l’Égypte. Le message à transmettre à ce genre de pays doit être précis, dans le sens où le Maroc les a politiquement soutenus durant les pires moments qu’ils aient eu à vivre. Aujourd’hui, bien des synergies sur le plan économique peuvent être développées. S’agissant des pays hostiles, il y a bien des pistes à explorer pour les infiltrer. La récente visite de Bourita au Nigeria en est la meilleure illustration. Réussir à convaincre la première puissance économique et humaine du continent serait un prélude à ce renversement total de tendance. Cependant, il faut garder en tête le fait que nos rivaux pensent de la même manière !