Equité et cohésion
Le financement, un enjeu si stratégique qu’il peut devenir le talon d’Achille de tout projet s’il n’est pas solidement verrouillé. En matière de réforme de la protection sociale, ce volet conditionne l’atteinte des objectifs sociaux et économiques. C’est en cela que la réflexion enclenchée par le ministère de l’Économie et des Finances prend toute son importance.
La question clé est justement de savoir comment assurer un financement durable et équitable à ce mécanisme de justice sociale sans compromettre les autres secteurs vitaux de l’économie. Plus qu’un simple exercice technique, l’exploration des options de financement du programme d’aide sociale directe ne devra pas répondre au seul besoin de combler les déficits budgétaires, mais elle devra renforcer les fondations mêmes de l’équité sociale.
L’augmentation des impôts, la réduction des subventions et la lutte contre l’évasion fiscale sont des leviers de justice redistributive qui doivent être utilisés avec discernement. La subtilité réside dans la capacité à financer l’ASD tout en consolidant la solidarité nationale, ce qui fait de la fiscalité progressive une piste sérieuse à envisager.
Pour réussir, un effort de communication claire et inclusive sera indispensable. Les citoyens doivent comprendre les raisons des choix fiscaux qui seront faits et les bénéfices à long terme d’un tel programme. Réduire la pauvreté et renforcer la cohésion sociale sont deux ambitions qui, si elles sont bien conduites, pourraient porter loin le développement du Maroc.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO