Engagement royal
La nouvelle approche du Maroc en Afrique se concrétise de la plus belle des manières. On l’avait dit ici-même, notre pays prône, désormais, une orientation résolument économique placée sous le signe du partenariat gagnant-gagnant avec ses amis des pays du Sud. Mohammed VI, qui pilote cette stratégie, a bien voulu transmettre des messages à qui se montre réceptif. Le projet du gazoduc Afrique-Europe, allant du Nigeria jusqu’aux portes de l’Europe et traversant onze pays, ne relève pas de la science-fiction et encore moins d’une quelconque manœuvre politicienne. Les joint-ventures, projets structurants, plateformes industrielles et autres projets à caractère social lancés par le Maroc dans différents pays africains sont bel et bien une réalité. Ils figurent d’ailleurs dans la fiche d’objectifs de plusieurs responsables marocains, notamment le ministre des Affaires étrangères, en charge du pilotage du projet, et le ministre de l’Économie et des finances, à qui revient le suivi du montage financier. Sur le plan purement technique, le Maroc et le Nigeria sont en passe de réaliser une première en Afrique. Le tracé du trajet ne devrait poser aucun problème, à moins que la Mauritanie souhaite s’inscrire en faux. Dans ce cas, le projet ne sera pas compromis, car il contournerait ce pays dans les eaux internationales, mais une telle décision porterait grandement préjudice à la population mauritanienne qui se verrait de facto exclue de la dynamique d’intégration africaine. Quant à nos voisins de l’Est, leur posture minimisant ce projet et remettant en cause sa faisabilité rend service au Maroc qui profite de cette «passivité paralysante» pour aller davantage de l’avant.