En attendant des jours meilleurs…
Dans un monde utopique, tout salarié recevrait une rémunération astronomique en contrepartie de son labeur, qui le rendrait invulnérable au moindre soubresaut conjoncturel. Sauf que nous sommes bel et bien – hélas – dans la pure réalité et que la conjoncture ne fait pas de soubresaut mais de grandes et violentes tornades.
La crise économique est passée par là et ce n’est nullement un euphémisme que d’admettre qu’il y a un avant et un après-Covid. Avec cet état de fait en toile de fond, les syndicats sont dans leur rôle lorsqu’ils comptent faire peser sur la balance l’argument de la cherté de la vie pour décrocher de nouveaux engagements sociaux de la part du gouvernement et des opérateurs économiques. Une baisse de la TVA et une hausse des salaires, ce sont les deux gros sujets sur lesquels ils comptent mener la bataille du prochain 1er Mai.
Néanmoins, ces deux variables combinées, l’équation économique tiendrait-elle ? Rien n’est moins certain. L’équilibre est fragile et la marge de manoeuvre bien limitée, malheureusement. Plus que cela, les économistes rappellent qu’une amélioration du niveau de vie, conjuguée à une montée en cadence de la productivité, ne peut qu’alimenter le spectre de l’inflation et, par là, nous faire revenir à la case départ. Par où viendra donc le salut ? Par la lucidité des uns et l’engagement des autres, pour que les effets pervers de la passe que nous traversons soient absorbés par de meilleures conditions de travail, une meilleure régulation du marché et une lutte contre l’intermédiation sournoise, mais aussi un Code du travail au goût du jour et de plus nombreuses opportunités d’emplois… en attendant des jours meilleurs.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO