Effondrement en vue ?
Le secteur immobilier vit au rythme de la crise après les années fastes durant lesquelles les stimulants publics l’avaient tant dopé. Aujourd’hui, face au repli de la demande, les promoteurs immobiliers, notamment de moyenne et petite tailles et surtout ceux opérant dans le segment du social, paient le prix de leur manque de vision. Au moment de la «détente», au lieu de se concentrer sur leur cœur de métier qu’est l’habitat social, plusieurs promoteurs se sont dispersés en se mesurant aux géants du secteur sur les segments du haut standing et du luxe. Cela, sans parler de ceux qui, voulant saisir l’opportunité au vol, ont péché en se retirant carrément de leur métier de base, notamment l’industrie. Ceux-là se sont cassés les dents par inexpérience ou par appétit démesuré. Maintenant que le business est au plus bas et que plusieurs promoteurs n’arrivent pas à produire un minimum d’appartements -soit 500 pour pouvoir bénéficier des exonérations d’impôts, les choses se corsent. Le fisc semble siffler la fin de la récré en recourant à des redressements fiscaux pour tous ceux qui ne respectent pas le cahier des charges. Un mal pour un bien, estimeront plusieurs observateurs, puisque cette démarche permettrait de remettre de l’ordre dans ce secteur en mettant «les intrus» hors d’état de nuire au métier et au secteur. Ceci étant dit, il y a lieu de signaler la responsabilité de l’État qui a failli à son rôle de contrôle et des banques qui ont privilégié la course aux objectifs, préférant la quantité à la qualité. Enfin, espérons que l’on tirera les enseignements de cette crise pour relancer la machine, sinon l’effet de contagion risque de faire plier «les grands».
