Éducation, l’éternelle épine
Cette grosse polémique que suscitent les manuels scolaires, durant cette rentrée scolaire, est une énième occasion pour braquer le projecteur sur la situation dramatique de notre système éducatif. Les termes en arabe dialectal, utilisés dans certains manuels du primaire, ne sont que la partie visible de l’iceberg. La problématique n’est pas seulement ces mots ridicules glissés dans les textes à lire et à analyser par des élèves en bas âge. La plaie est beaucoup plus profonde et concerne l’ensemble du système. Qui est le responsable ? Pourquoi changer tout ou une partie des manuels chaque année ? Comment sont traités les marchés de manuels qui drainent bien des milliards ? L’opinion publique est restée accrochée à cette question d’utilisation d’un vocabulaire « choquant » dans les manuels, en occultant le volet business ô combien lucratif! Tout comme le marché de ce programme d’un million de cartables, qui est passé au double puis au triple et qui cache d’énormes dysfonctionnements comme en témoignent certains fournisseurs non payés depuis des années. L’on comprend que l’utilisation maladroite de certains termes, curieusement qualifiés de «pédagogiques» par le ministère provoque un choc et suscite l’indignation des citoyens.
En revanche, le silence complice des représentants de la Nation quant à cette dérive de l’enseignement laisse pantois. Non seulement le Maroc n’arrive pas à développer une quelconque réforme de son système éducatif, classé mondialement derrière des pays qui connaissent des guerres et des révolutions, mais le niveau de son système éducatif n’arrive même pas à stagner dans sa médiocrité. Pis encore, il dégringole d’année en année et ni la Cour des comptes, ni le CESE, et encore moins les inspections générales des ministères concernés n’accordent le moindre intérêt aux 43 MMDH évaporés dans un projet de réforme qui n’a jamais vu le jour. 5% du PIB du pays !