Edito. Une reprise en trompe-l’œil
C’est la tendance de ces dernières années, mais cela pourrait bien changer en 2025 : les grandes villes accaparent l’essentiel des investissements immobiliers, tandis que les zones rurales restent en marge, privées de la dynamique de reprise qui se dessine.
Malgré une baisse des taux directeurs et des signaux encourageants, le marché peine encore à retrouver un véritable équilibre. Les livraisons de ciment, indicateur clé de l’activité, ont progressé en 2024, preuve d’un regain d’investissements, notamment dans les infrastructures.
Bank Al-Maghrib, en abaissant son taux directeur de 25 points de base, tente de relancer un crédit immobilier paralysé, mais la demande ne suit guère. Les prix des actifs immobiliers accusent un repli moyen de 0,2% au niveau national.
Casablanca et Marrakech enregistrent des baisses notables (-1% et -0,5%), tandis que Tanger, soutenue par ses projets industriels, résiste avec une légère hausse (+0,6%). Il faut dire que l’aspiration des acquéreurs a évolué : ils privilégient désormais des logements offrant espaces verts et plus de modernité. Le segment des logements sociaux à 300.000 dirhams peine à séduire, illustrant le décalage entre l’offre et les attentes du marché. On peut donc parler de véritable «fossé territorial».
Alors que les grandes agglomérations concentrent les capitaux et les projets d’envergure, les zones rurales peinent à attirer investisseurs et promoteurs, freinées par des infrastructures insuffisantes et un manque de dynamisme économique. De nouveaux projets prévus pour l’horizon 2030 pourraient bien changer cet état de fait. En tout cas, on l’espère.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO