Edito. Souriez, vous êtes scruté !
En 2025, la chasse aux revenus non déclarés va prendre un virage important. Le fisc s’apprête, en effet, à passer au crible vos dépenses, et si celles-ci dépassent vos revenus déclarés, les sanctions risquent d’être lourdes.
La réforme introduit une nouvelle catégorie de «revenus occultes», visant tout ce qui échappait encore à l’impôt : gains de jeux, travail au noir, plus-values «oubliées»… Plus rien ne passera entre les mailles du filet fiscal. Les amateurs de poker, de paris sportifs ou de jeux en ligne ne sont pas en reste.
Désormais, tous les gains, qu’ils soient en argent ou en nature, seront soumis à l’impôt. Et l’administration fiscale ne s’arrêtera pas à vos comptes personnels. Vos proches pourraient aussi voir leurs finances décortiquées. Le principe est simple : «dépensez au-delà de ce que vous déclarez, et préparez-vous à fournir des justificatifs pour chaque dirham».
Si cette réforme vise à mieux encadrer les revenus informels, elle risque aussi de profiter davantage aux contribuables aisés. Les petits revenus bénéficieront, certes, d’une légère baisse d’impôt, mais ce sont les plus riches qui décrochent le gros lot, avec une réduction du taux marginal de 38% à 37%. Un coup de pouce qui pourrait creuser davantage les inégalités, laissant les classes moyennes en quête d’un vrai soulagement fiscal.
Dans le monde des affaires, les craintes grandissent, les chefs d’entreprise redoutant une dérive vers un contrôle fiscal excessif… Ils réclament un «encadrement rigoureux» pour éviter que la réforme ne devienne un instrument de répression. En 2025, la vigilance sera donc de mise, entre transparence accrue et montée en puissance des contrôles.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO
