Edito. Smig du personnel domestique : une (vraie) injustice
Le salaire minimum, qui correspond à la rémunération-plancher que les employés perçoivent pour la journée de travail légale ou par heure de travail, n’est pas encore universel. Mais s’il en emprunte la même dénomination, là où il existe, il en va tout autrement de son contenu, voire de sa valeur. Le Maroc a opté pour le Smig horaire, le fixant à 15,55 DH dans les secteurs non-agricoles, soit l’équivalent de 2.828 DH par mois. Ce montant ne prend pas en compte la récente hausse consentie par le gouvernement, il y a quelques semaines. Il s’avère que, pour une raison totalement dénuée de sens, le salaire minimum ne dépasse pas les 10,84 DH l’heure, à supposer qu’une journée de travail équivaille à 8 heures dans ce secteur. Ce qui n’est évidemment jamais le cas, comme on peut facilement le déduire.
La situation est plus grave pour le personnel domestique. Le salaire minimum de cette catégorie de travailleurs a été fixé, sans explication aucune, à 60% du Smig non-agricole. Rien que ça ! Le pire, c’est que cette défalcation du salaire des autres bonnes et nourrices n’a pas suscité de réaction auprès des ONG ni même des organisations syndicales. Personne ne semble s’en soucier. Il serait grand temps pour le gouvernement de mettre un terme à cette injustice.
L’autre particularité du Maroc en matière de Smig, c’est que tous les employés qui émargent au salaire minimum ne sont pas forcément mensualisés en raison de la saisonnalité de certaines activités. Cela équivaut à pas moins de la moitié des actifs déclarés à la Sécurité sociale où ils n’apparaissent que neuf mois sur douze.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO