Edito. Sans pression
Avec cette nouvelle détente du taux directeur, la seconde de l’année, on serait tenté de penser que Abdellatif Jouahri a cédé à la pression du marché. Nous nous en faisions écho dans notre édition du lundi 16 décembre, bon nombre d’analystes dans les principales salles de marchés du pays militaient ardemment pour une révision à la baisse du taux directeur, tant ils estimaient toutes les conditions réunies pour un nouvel assouplissement de la politique monétaire.
Justement, la décision du wali de Bank Al-Maghrib, qui n’est pas du genre à céder à la pression, trouve, en grande partie, sa justification dans les mesures mises en place par l’Exécutif pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages.
D’autant plus que la transmission des décisions des autorités monétaires, après la réduction du taux directeur de juin dernier, s’est traduite par une baisse trimestrielle conséquente (25 pb) des taux débiteurs à la fois en faveur des entreprises et des particuliers.
Toutes ces mesures ont permis un retour progressif de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix prônés par la Banque centrale (1% en 2024) et une reprise solide post-covid de l’activité économique.
La révision du taux directeur à la baisse de 25 points de base, à 2,5%, répond également à un impératif de soutien de la croissance. En dépit du fait qu’elle soit entourée de nombreuses incertitudes liées aux tensions géopolitiques mondiales, la croissance reviendrait à 2,8% en 2024 avant de s’accélérer à 4,5% en 2025. Qui vivra verra !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO