Edito. En attente de confirmation

Les signaux positifs se multiplient pour les pensionnaires de la Bourse de Casablanca. Au premier trimestre, les sociétés cotées affichent une forme quasi olympique. La progression de 7,2% du chiffre d’affaires agrégé, tirée par les secteurs de la banque, du BTP, des mines et de la santé, témoigne d’un regain d’activité palpable.
Ce mouvement s’accompagne d’un retour marqué sur le terrain de l’investissement, avec un CAPEX global en hausse de plus de 17%.
Ce dynamisme traduit un changement de posture. Que ce soit dans les télécoms, le transport ou l’exploitation minière, les choix d’allocation des entreprises cotées révèlent une stratégie tournée vers les segments jugés résilients ou à fort potentiel. Il ne s’agit plus simplement d’un effet conjoncturel, mais bien d’un indicateur tangible de retour de confiance.
Le secteur bancaire reste, sans surprise, le principal pilier de cette dynamique, contribuant à lui seul à près de la moitié de la croissance du chiffre d’affaires. Le BTP retrouve également un second souffle, porté par les grands projets liés à la CAN 2025 et à la préparation du Mondial 2030.
Dans ce sillage, la santé et les mines poursuivent leur montée en puissance, redéfinissant la hiérarchie sectorielle au sein de la cote. Mais la reprise reste partielle.
L’agroalimentaire, l’immobilier et la distribution spécialisée peinent encore à retrouver leur équilibre. Les écarts de performance se creusent, et certaines figures du marché accusent des contre-performances notables.
Pour autant, les fondamentaux semblent évoluer dans la bonne direction. La stabilité de la dette nette, l’amorce d’un nouveau cycle d’investissement et l’atteinte de 23,4% des objectifs annuels au premier trimestre constituent des signaux encourageants. Ils ne suffisent toutefois pas, à eux seuls, à garantir la pérennité de la reprise.
La suite dépendra autant de la trajectoire économique nationale à court terme que de la capacité des entreprises à transformer leurs modèles sur le moyen et long terme. La consolidation est en cours, mais elle reste à confirmer.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO