Edito. Aligner les étoiles

Et si le véritable luxe, c’était la clarté ? Longtemps empêtré dans un maquis réglementaire où les étoiles brillaient de manière inégale, selon qu’il s’agit d’un hôtel, d’un riad ou d’une maison d’hôtes, le Maroc amorce une réforme salutaire de son système de classement touristique. Un nouveau référentiel unifié, des audits qualité anonymes, et surtout une ambition : replacer la méritocratie au cœur de l’offre.
Fini les établissements surclassés par souci d’image régionale, ou ces maisons d’hôtes enfermées dans des catégories trop étroites pour refléter leur véritable valeur.
Avec cette réforme, l’étiquette ne se paiera plus à coups d’exception, mais à coups de critères. C’est l’heure des visites mystères et de la notation à l’aveugle. Un pari risqué ? Plutôt une exigence nécessaire à l’heure où le Royaume prépare la CAN 2025 et le Mondial 2030. Mais la transition ne sera pas une promenade touristique. Comment les hôteliers vont-ils accueillir ces nouvelles règles ? Tous auront-ils les moyens, humains ou financiers, de s’adapter en deux ans ? Et surtout : comment s’assurer que nul ne contourne les règles ? Car une étoile, ça se mérite.
Pas question de bénéficier de passe-droits. Il reviendra aux autorités d’imposer un verrouillage strict, via des contrôles indépendants, une transparence totale et des sanctions exemplaires en cas de triche. Sans quoi la promesse d’un tourisme de qualité pourrait vite se diluer. Alors oui, le Maroc peut s’offrir un nouveau ciel touristique. Mais pour que ses étoiles brillent à l’international, encore faut-il qu’elles soient bien accrochées. Et qu’on ne les décroche pas à la légère.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO