Désillusion algérienne
Les concepts sont inversés en Algérie. Quand le Maroc déploie une véritable stratégie de coopération Sud-Sud avec un objectif majeur gagnant-gagnant, les médias officiels d’Alger crient au complot ! Accusant le Maroc de vouloir «acheter» des pays africains pour les rallier à sa cause nationale, ils oublient au passage qu’Alger a corrompu des dictatures depuis quarante années pour une cause qui n’est pas la leur. Sur ce registre, donc, ils n’ont pas de leçons à dispenser. Pis encore, le régime algérien fait preuve d’une grave schizophrénie en s’inscrivant en faux par rapport aux véritables problématiques africaines qui requièrent un maximum d’intégration. Ensuite, il feint d’ignorer l’évolution de l’histoire des peuples et sous-estime leur intelligence. Last but not least, Alger démontre clairement son incapacité à se positionner en Afrique en dehors de rentes et de corruption attribuées à des régimes similaires. Car, rien n’empêche l’Algérie de lancer des projets structurants avec des pays africains. Elle n’a qu’à commencer par ses voisins au Mali, Niger, Tchad et Mauritanie pour lancer un gazoduc ou encore dynamiser le commerce intra-Sahel par une infrastructure routière. Rien de cela, puisque le régime algérien a, depuis toujours, privilégié l’approche du complot à une démarche constructive. Mais, il faudrait comprendre la désillusion d’Alger, surtout quand la première économie de l’Afrique, le Nigéria, adhère à l’approche constructive qu’offre le Maroc à l’Afrique. Normal, puisque, preuve à l’appui, nos voisins n’ont ni les compétences ni la volonté de le faire. D’ailleurs, le scandale du Forum africain d’investissement, organisé à Alger, en est la meilleure illustration.