Dégradant !
La Trésorerie générale vient d’exécuter une saisie conservatoire sur les salaires de 27 parlementaires. Ces derniers, appartenant à différents partis politiques, ont des litiges avec le fisc, n’ayant pas honoré les impôts qu’ils doivent à l’État. Faut-il encore se creuser les méninges pour analyser et décrypter cette situation ? Les représentants de la Nation, supposés protéger les deniers publics et être les garants de la bonne gouvernance, sont pris dans une situation qui porte atteinte à la fonction de parlementaire, alimentant davantage la polémique quant à leur intégrité. Cette affaire vient enfoncer davantage le clou dans une ambiance déjà tendue et un champ politique décrédibilisé. Et sur ce registre, point de place pour le déni, ce discrédit ayant même été dénoncé au plus haut niveau.
Le problème au Maroc, c’est que plus on critique la classe politique, plus elle se complaît dans la médiocrité de ses actes. Au final, ce sont les intérêts de la Nation qui sont hypothéqués, passant souvent après les intérêts personnels des parlementaires. Ainsi, ces derniers mobilisent une énergie exceptionnelle pour défendre leur pension (rentière) de retraite, et se retrouvent, comme par miracle, unanimes. Mais quand il s’agit de l’intérêt général, ce sont les surenchères politiciennes et vaseuses qui prennent le dessus. Jour après jour, l’on découvre ainsi la pauvreté, l’égoïsme et la bassesse de la classe politique au Maroc. 2017 a fait tomber des masques; 2018 a mis à nu des leaders en carton; 2020 les attend au tournant. Qu’ont-ils donc préparé pour bluffer encore le peuple ?