Créances en souffrance
Alors qu’ils avaient légèrement marqué le pas, les impayés bancaires sont repartis à la hausse. Ils affichent au dernier pointage (fin septembre) une progression de 6,6% même si leur ratio par rapport à l’encours du crédit demeure stable à 8,8%.
Cette poussée des créances en souffrance a été plus prononcée pour les entreprises non financières privées (+8,6%) que pour les ménages (+4,2%). Elles représentent désormais, respectivement, 12,6% et 10% des encours de prêts.
Ceci s’explique par le contexte encore peu favorable, marqué par une inflation qui est certes en décélération, mais reste à un niveau élevé impactant ainsi un pouvoir d’achat déjà au plus bas.
Cette montée des impayés met un coup de pression sur les banques qui ont durci leurs conditions d’octroi de crédit. À cela s’ajoute le surenchérissement du coût du crédit induit par la transmission des trois dernières hausses du taux directeur.
L’impact ne s’est pas fait attendre sur l’encours des prêts bancaires dont la croissance a drastiquement ralenti entre le second et le troisième trimestre 2023. La tendance, qui devrait se poursuivre en cette fin d’année, s’inverserait d’ici 2025, selon le régulateur.
Le crédit bancaire est appelé à s’accélérer de 2,4% à 4,6% en 2024 et à 4,7% en 2025 dans un contexte de poursuite du creusement du déficit de liquidité.
Le besoin de cash des banques s’aggraverait à 121,3 milliards de dirhams en 2024 et à 137,7 milliards en 2025. En cause, la persistance de la forte progression de la circulation du cash qu’il faudra, tôt ou tard, réduire.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO