Covid-19 : une sérieuse épreuve de popularité politique
EDITO. Depuis que le Maroc s’est déconfiné, certains de nos politiciens ne savent plus où donner de la tête. Assurer une rentrée scolaire avec le moins de fracas possible, réussir à caler les échéances universitaires en retard et basculer vers une nouvelle année sans heurts, trouver la recette miracle pour passer d’un système pédagogique ô combien lacunaire à un enseignement 4.0, garder motivés élèves et étudiants, tenter de limiter la casse dans les rouages de l’économie nationale… et la liste des défis est encore longue.
L’Exécutif est forcé de mener une pluie de batailles, en même temps qu’il se doit de verrouiller, autant que faire se peut, la désormais sacro-sainte contrainte sanitaire. C’est là un test grandeur nature en matière de technicité, mais – avouons-le – c’est également une sérieuse épreuve de popularité politique. De mémoire, jamais aucun gouvernement n’avait eu à jongler avec autant d’impératifs aux enjeux à la fois tentaculaires et cruciaux. L’épreuve de l’exercice de la machine législative, ou encore celui du bouclage des lois de Finances, voire même d’autres dossiers chauds tel celui de la libéralisation des prix de certains produits clés comme le carburant, n’a rien de commun avec le contexte actuel, inédit, de la pandémie.
Sans communication, fédération et agilité, toutes les décisions prises pour atténuer la situation pourraient se voir vidées de leur sens, voire de leur efficacité. Qu’on se le dise une fois pour toutes : la Covid-19, c’est du lourd ! C’est donc un leurre que de croire que l’année 2020 s’achèvera sur une note positive. Au mieux, nous sauverons les meubles. Au pire, nous digérerons l’éventualité d’un nouveau confinement, entre autres concessions.
Tout cela pour dire que des décisions impopulaires, nous en aurons encore d’autres à l’avenir, tant que le chapitre Covid n’est pas bouclé.
Meriem Allam / Les Inspirations Éco