Coronavirus : le Maroc peut (doit) mieux faire
EDITO. Le Maroc aspire à ramener le taux de reproduction de la Covid-19 à moins de 1. Telle est la ferme volonté du ministère de la Santé qui en a fait part lors de sa présentation du bilan bimensuel relative à la situation épidémiologique dans le royaume. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement qu’il nous faut absolument abaisser la barre des contaminations à un seuil par lequel un cas confirmé contaminerait moins de 1 personne, plutôt que 1,11, qui est le score actuel.
Seul bémol : sur les deux dernières semaines, le nombre de contaminations dans le royaume a augmenté de 30%. Le taux d’incidence, lui aussi, a atteint 243/100.000 habitants, avec une progression plus rapide, voire exponentielle, à partir du mois de septembre. Et même si les décès résultant de l’infection à la Covid-19 ont reculé de 13% au cours de ladite période, il n’en demeure pas moins que ce volume dépasse les 200 par semaine. C’est ainsi que nous nous retrouvons, hélas, mal lotis à la 38e position mondiale en termes de nombre de contaminations. Nous occupons aussi le 44e rang mondial et la 4e place en Afrique pour ce qui est du nombre des décès causés par la pandémie.
Ce sombre tableau a de quoi attrister tout Marocain. Il y a quelques mois, alors que le monde subissait de plein fouet ce fléau viral, le Maroc parvenait à tirer son épingle du jeu nettement mieux que bon nombre de pays. Mieux, ce fatidique taux de reproduction inférieur à 1, nous avions réussi à le préserver des semaines, voire des mois durant. Comment en sommes-nous alors arrivés là ? Avez-vous dit relâchement? Cette contre-performance découle d’un cocktail de mauvais agissements: ras-le-bol chez une frange de la population et négligence de la part d’une autre, des autorités dépassées dans l’exercice du pouvoir coercitif face au non-respect des mesures barrières et décisions administratives liées au contexte sanitaire… etc. En même temps, nous avons mis le turbo sur le terrain des tests PCR, au point qu’en la matière, notre pays est aujourd’hui 32e au monde et 2e en Afrique, dira-t-on. Plus de tests ou moins, si la vigilance était de mise à tous les niveaux, notre taux d’incidence serait assurément resté inférieur à 1.
Meriem Allam / Les Inspirations Éco