Opinions

Circulez … y’a rien à voir !

La publication du rapport de la Cour des comptes est devenue un rituel annuel. La Cour rend public son «document», la presse en fait ses choux gras, l’opinion publique se défoule sur les réseaux sociaux et puis … rien ! Tenez, est-ce qu’il y a quelqu’un qui se rappelle des dysfonctionnements ou malversations phares des rapports des années passées, et qu’en est-il des suites, des sanctions…etc ? Le rapport 2013, par exemple, précise que «la réalisation de certains projets du ministère de la Santé a révélé des dépassements importants par rapport aux prévisions». Celui de 2015 évoque une saisine du ministère de la Justice concernant huit affaires «pour des faits de nature à justifier des sanctions pénales». Ne cherchez pas à savoir le sort de ces affaires, personne ne vous en dira mot.

La Cour des comptes se voit ainsi vidée de son sens et de l’essence même de son existence. Car, l’un de ses atouts majeurs est la dissuasion. C’est-à-dire disposer du pouvoir qui empêche le délit avant son activation. Or, ceci n’est possible que grâce à un système efficace de reddition des comptes. En d’autres termes, il faut sanctionner et sévir pour donner l’exemple et ainsi protéger les deniers publics. Se contenter de relever un amas de dépassements, parfois à caractère pénal, sans suite, ou en tout cas sans en informer l’opinion publique, prive la Cour de son arme de dissuasion et la rétrograde au rang d’institution folklorique qui tient son «moussem» une fois par an. Nous aurions aimé voir en dernier chapitre de chaque rapport un compte rendu, dans le rapport de l’année précédente, sur le niveau de mise en place des recommandations et des suites judiciaires des affaires remises au parquet. Hélas !



Dépenses fiscales : l’impossible compression !


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