Cessez ce jeu !
Le débat parlementaire sur la déclaration gouvernementale est édifiant. Une autre exception marocaine incarnée, cette fois-ci, par le groupe parlementaire du PJD qui invente un autre style de soutien à la majorité. Il dit clairement qu’il n’accorde point de chèque en blanc à l’Exécutif et qu’il privilégie un soutien critique et à conseil, tout en rappelant que la démocratie doit respecter les choix populaires et que ces derniers doivent guider l’action gouvernementale. Une phrase qui rappelle curieusement les propos tenus par Benkirane, il y a quelques jours, à l’attention, justement, des parlementaires du parti.
Ce dernier traverse certes des moments difficiles, mais devrait les dépasser par l’autocritique et l’autocorrection. Responsabiliser l’autre par des choix assumés par les structures du parti, à savoir le Conseil national et le secrétariat général est une fuite en avant face à la base.
Le PJD gagnerait donc à tourner la page des six précédents mois, à préparer dans la sérénité le prochain congrès et à permettre au gouvernement El Othmani de mener sa mission à bon port. Franchement, il est inconcevable que Benkirane lance des critiques directes et nominatives à l’encontre d’un ministre du cabinet El Othmani, en séance publique diffusée sur les réseaux sociaux. Régler des comptes avec Mohamed Hassad de cette façon est tout simplement pitoyable. Il faut donc cesser ce jeu malsain et permettre au gouvernement de démarrer sans entrave, après l’investiture, une mission ô combien périlleuse. Il sera jugé sur ses actes et non pas sur ses intentions, tout en rappelant que son succès, ou son échec, sera celui du pays.