Ce que recommande la Cour des comptes aux collectivités locales
Etre ambitieux, c’est bien, mais se montrer réaliste, c’est encore mieux. C’est, là, en somme, la principale recommandation faite par la Cour des comptes aux collectivités locales à propos de leurs projets de développement. Dans son rapport annuel fraîchement publié au titre des années 2019 et 2020, la plus haute juridiction financière du Royaume appelle en filigrane à la lucidité dans l’élaboration des feuilles de route des collectivités. Si le constat n’est pas nouveau, il est d’autant plus désolant qu’il continue de revenir dans les diagnostics de la Cour.
En effet, l’institution recommande non seulement de bien verrouiller les plans stratégiques des communes mais aussi d’en activer les dispositifs de suivi et d’évaluation. En clair, cela confirme que le temps des effets d’annonce est bel et bien révolu et que nos communes, ont aujourd’hui l’obligation de revoir leur mode de planification.
Cette tare a, d’ailleurs, fait qu’aujourd’hui, plusieurs projets n’ont pu être dénoués conformément à ce qui avait été prévu. Un retard qui coûte cher en temps et en deniers publics, mais aussi en développement et en points de croissance régionale. C’est certainement au regard de cet enjeu que la Cour des comptes responsabilise les conseils des préfectures et des provinces, en préconisant que ceux-ci accompagnent les communes dans la confection de leurs plans d’action.
À juste titre d’ailleurs, car l’essor des régions dépend d’abord de l’efficacité des communes et tant que l’approximation et le colmatage sont permis, toutes les grandes ambitions attendues dans nos régions resteront un simple vœu pieux. Dans ce sens, une mise à niveau des compétences est plus que nécessaire, dans le cadre du déploiement de la régionalisation avancée, pour que les responsabilités soient parfaitement assumées, sur toute la ligne, et que les actions s’opèrent en fonction des priorités, mais aussi des moyens.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO