Carburant: et maintenant, on fait quoi ?
EDITO. Au travail ! Les problématiques du marché national du carburant sont cernées, les recommandations émises et même les urgences fixées. Qu’attend-on alors pour enfin dépoussiérer les normes régissant cette activité et avancer ? Ça hésite, ça tâtonne, ça polémique sur la question des composantes des prix et du niveau des marges, mais est-ce seulement à cela que se résume ce sujet ? La soi-disant «entente sur les prix» est-elle réellement le (seul) nœud de ce dossier ? Le secteur est bien plus enchevêtré que ne poussent à le croire les débats sous la Coupole ou les virulentes analyses émises çà et là. Les turbulences traversées par les marchés internationaux nous impactent forcément et nous rappellent à quel point il est, aujourd’hui, urgent d’agir.
D’ailleurs, dans son tout dernier avis, le Conseil de la concurrence persiste et signe : «Il faut urgemment revoir, en priorité et en profondeur, le cadre et le mode de régulation des marchés du gasoil et de l’essence». Idem pour l’écosystème des stations-service et des sociétés de distribution, mais aussi pour les conditions d’accès au marché. Il faut également préserver, coûte que coûte, l’activité de raffinage. Ceci sans oublier l’impératif d’enterrer définitivement la bonne vieille subvention des carburants pour instaurer des aides directes et des allégements fiscaux, selon les catégories bénéficiaires concernées. En somme, c’est une réforme qu’il n’y a plus lieu de tourner et retourner indéfiniment. Ni la conjoncture mondiale, ni nos finances publiques ne nous le permettent. Telle une «task force», les acteurs économiques, la tutelle et les régulateurs devront tracer un échéancier, établir les priorités en fonction des enjeux et… foncer à plein gaz.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO