Bravo Benchaâboun !
Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie et des finances, n’a pas tardé à marquer sa fonction de son empreinte en mettant le doigt sur une problématique qui vire à la catastrophe. Il a mille fois raison de taper du poing sur la table et de rappeler à l’ordre les établissements publics qui ne respectent ni lois, ni orientations du ministère, ni même directives royales.
Pour rappel, le souverain a clairement indiqué aux établissements publics, dans son dernier discours il y a un mois, que tout retard de paiement entraîne la faillite d’entreprises avec comme impact direct la perte d’emplois. Dans la mise en garde de Benchaâboun, ce dernier a spécifié un point particulièrement courant dans le monde des affaires. Ce sont ces entreprises publiques qui rechignent à régler leur dû aux entreprises, notamment aux PME, même en ayant de la trésorerie disponible. Sans se voiler la face, au niveau des services comptables de plusieurs entreprises publiques, il y a des esprits peu scrupuleux qui conditionnent le règlement à des passe-droits et à des pots-de-vin. C’est le phénomène de la corruption dans toute sa laideur qui plombe le climat des affaires au Maroc car comment investir et créer des emplois si un fonctionnaire malveillant refuse de payer ses factures dans les délais alors que l’entreprise doit verser les salaires, régler les fournisseurs et s’acquitter des autres charges d’exploitation ? La voie de la faillite est donc toute tracée, en dépit de la résistance et de la persévérance de certains.
Horizon Press a vécu une mauvaise expérience avec plusieurs établissements publics, dont le CHU d’Oujda, qui refuse de payer ses factures depuis 2016. Son argument. «Il n’y a pas de trésorerie, il faut patienter jusqu’à nouvel ordre!». Voilà le type de discours auquel les PME ont droit, relevant d’un véritable diktat. Le roi s’était interrogé de savoir comment l’État pourrait donner l’exemple si même ses établissements ne respectaient pas leurs engagements. Tout est dit.