Bienvenue dans le monde de l’intelligence artificielle !
En mars 2016, AlphaGo, le programme de Google, est sorti vainqueur de la partie de jeu de go qui l’opposait au Champion du monde en titre. Une première qui marque un nouveau pas dans l’évolution de l’intelligence artificielle. Comment cette nouvelle forme de pensée est-elle entrée dans nos vies et jusqu’où nous accompagne-t-elle aujourd’hui ?
Depuis qu’il existe, l’homme a toujours cherché à asservir son environnement. Il dispose aujourd’hui de machines et de logiciels qui travaillent pour lui. Certains sont dotés d’une intelligence artificielle, qui leur apporte une capacité d’analyse et de raisonnement à même de faire naître chez eux des comportements cohérents. C’est le logicien Alan Turing, inventeur de la machine qui a cassé le code Enigma pendant la Seconde Guerre mondiale, qui le premier s’est posé cette question : «Can a computer think?»*. Énoncée à la fin des années 40, elle est à l’origine des recherches sur l’intelligence artificielle. À la même époque, l’écrivain, Isaac Azimov, écrivait les trois grandes lois de référence relatives à l’éthique de ces êtres artificiels. Depuis, tout un imaginaire collectif s’est développé autour des machines supérieurement intelligentes. Les cinéastes se sont emparé du thème pour mettre en scène des films d’anticipation à la fois fascinants et effrayants. Avec 2001, l’Odyssée de l’espace (1968), Blade Runner (1981), Tron (1982), Terminator (1984), Matrix (1999), I.A. Intelligence Artificielle (2001) ou encore Ex-Machina (2015), le cinéma de science-fiction reflète notre attirance, mais aussi nos peurs face au développement des machines pensantes qui pourraient un jour devenir incontrôlables et soumettre les hommes qui les ont engendrées.
Les arcanes de l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle développe chez les machines, liées à des ordinateurs ou des processus électroniques élaborés, une capacité d’imitation du comportement humain. Certaines de ces créations ont la faculté de mener un raisonnement, construit sur la pratique de jeux de logique et des mathématiques. D’autres font appel à leurs réseaux de neurones artificiels, stimulés par leurs sens de la vue ou de l’ouïe, grâce à leur faculté d’interpréter des images, des scènes, et de comprendre le langage parlé. On distingue trois formes d’intelligence artificielle. La première est dite «restreinte» car elle concentre l’action de la machine sur une tâche bien précise, pour laquelle elle va devenir extrêmement compétente et pouvoir dépasser la performance humaine. La seconde est l’intelligence artificielle «forte», celle des robots capables d’apprendre et de se forger une expérience dans des domaines très variés, comme le font les êtres humains. À ce jour, elle n’existe pas. Enfin, stade ultime, la «superintellingence» artificielle, qui sera atteinte lorsque la machine égalera puis surpassera son créateur en tous points. Pour mesurer l’intelligence effective des êtres programmés, on utilise le jeu d’imitation initié par Alan Turing : si au terme d’un échange écrit, la machine parvient parfaitement à se faire passer pour un être humain, alors elle a réussi le test de Turing et a démontré sa capacité à imiter le comportement de l’homme.
Les applications commerciales de l’intelligence artificielle
Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est partout autour de nous, incorporée dans nos téléphones (retranscription vocale), nos robots ménagers ou même les jouets interactifs de nos enfants. Avec internet, elle nous accompagne au quotidien, lorsqu’un moteur de recherche nous propose des pages associées à notre requête, qu’un site de vente nous suggère des articles, que des visages sont identifiés sur nos photos mises en ligne. Efficace et rapide, l’intelligence artificielle permet également le traitement de grandes quantités de données destinées à émettre des diagnostics, optimiser des choix et élaborer des prévisions. Appliquée au domaine de la médecine, elle intègre toutes les informations concernant un patient puis dialogue avec les spécialistes pour poser le diagnostic et trouver les meilleures options de traitement possibles. Ses capacités de calculs et de simulation en font un outil idéal pour les prévisions météorologiques, l’élaboration de systèmes d’évaluation des risques bancaires ou encore l’optimisation logistique. Outil d’aide à la décision, l’intelligence artificielle est aujourd’hui l’alliée de l’US Air Force : choisie pour sa capacité à identifier les points faibles de l’ennemi puis frapper avec rapidité et précision, elle pilotera les prochaines générations d’appareils militaires américains. Source de nombreux progrès, l’intelligence artificielle offre des perspectives fascinantes de développement au service de l’homme. Cependant, un sentiment de malaise flotte autour d’elle. D’où vient-il ? Notre méfiance instinctive est-elle fondée? C’est le thème que nous explorerons le mois prochain dans notre second volet dédié à l’intelligence artificielle.
Alexandra mouaddine
Pour H&F Associates Business Partner RH au Maroc
www.hf-associates.com