Opinions

Arbitraire

Le ministère de l’Intérieur se spécialise dans les interdictions administratives pas forcément fondées, juridiquement parlant. Après le dossier des écoles turques, c’est au tour du commerce de la burqa d’en faire les frais. Encore une fois, sans pour autant s’empêtrer dans un quelconque débat idéologique, il y a lieu d’aborder la question sous l’angle de la «forme». Déjà, dans un État de droit, on ne communique pas d’interdiction par simple communiqué ou circulaire. Point de cadre juridique ni de décision de justice! Le mode opératoire laisse perplexe. C’est qu’on parle d’un phénomène visible depuis des années déjà, ayant parfois même requis une autorisation officielle. Hélas, on a toujours feint de regarder ailleurs, d’ignorer et surtout, on n’a déployé aucun effort pour ouvrir un quelconque débat sur le phénomène ou lancer une consultation en prévision de mesures à prendre. Du coup, du jour au lendemain, on joue la carte de l’interdiction, quitte à frustrer les uns ou empiéter sur la liberté des autres. À ce rythme, il est à craindre qu’on ne conjugue les interdictions «à tous les temps», jusqu’à frôler l’arbitraire ou pire l’atteindre. Dans cette histoire de burqa, interdire la commercialisation de ces habits, en dépit des autorisations d’exercice délivrées par les administrations compétentes, est synonyme d’empiétement sur la liberté d’entreprendre. Et puis, de quoi parle-t-on au juste? Interdit-on la commercialisation de ces habits ou leur port? Depuis quelques semaines, les mesures prises par les services de sécurité, qui font bien leur travail, rassurent le citoyen mais ce genre de démarches risque d’engendrer la paranoïa. 



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