Amuser la galerie !
Le rapport de la Cour des comptes relève que «les contributions relatives au programme RAMED n’ont pas été complètement recouvrées». Un constat que «Les inspirations ÉCO» avait mis à la Une fin 2016 annonçant que notre enquête sur le terrain avait relevé le non déblocage des fonds nécessaires à l’alimentation des CHU et hôpitaux provinciaux en moyens techniques et médicaux à même de satisfaire les «Ramedistes» dans des conditions humaines. Le ministre des Finances de l’époque nous avait répondu que les fonds étaient mobilisés et que leur déblocage n’était qu’une question de jours. Le constat aujourd’hui est que ces jours deviennent des années.
Dans le même registre, le ministère de l’Intérieur avait traîné en justice un confrère qui avait écrit, en 2013, qu’à Safi, des agents d’autorité «vendaient» des cartes RAMED. Il y a quelques mois, ce même ministère sanctionnait des moqaddems pour ce trafic de cartes RAMED. Pourquoi alors cet entêtement maladif à nier des faits réels juste parce qu’ils sont relayés par la presse au lieu d’en tirer profit dans le registre de la moralisation de la gouvernance ? Aux USA, il est interdit à l’administration de nier des vérités. On peut se permettre un «no comment» mais pas la prolifération de contre-vérités. Au Maroc, on accorde un intérêt particulier à tout ce que publie la Cour des comptes, mais point de communication sur les mesures qui en découlent. Ces rapports ne sont pas un moyen d’amuser la galerie à ce que je sache. Sinon, les scandales financiers et autres détournements de deniers publics tels que rapportés par la presse suffisent largement.