Allié ou pas ?
A quelques jours de la visite à Rabat de l’émissaire de Barack Obama pour coordonner avec les responsables marocains l’action militaire à mener contre Dae’ch en Libye, le Maroc adresse une contestation à l’administration américaine quant aux récentes déclarations du candidat à la présidence Donald Trump. Ce dernier n’a pas hésité à qualifier le Maroc de «pays qui produit les terroristes», sapant au passage les efforts déployés par le royaume, à l’échelle internationale, pour justement combattre le terrorisme. Les Américains ne savent vraiment plus où se situer par rapport au Maroc. Washington est certes lié à Rabat par le dialogue stratégique, mais cela ne l’empêche pas de tergiverser quand il s’agit de trancher sur le dossier du Sahara, de produire des rapports hostiles au Maroc au sujet des droits de l’Homme et de la tolérance envers les minorités religieuses et enfin ce stéréotype incarné par le porte-drapeau des Républicains, pourtant réputés être plus proches de Rabat que les Démocrates. Il faut rappeler que Paris, Madrid et Bruxelles n’ont pas hésité, ces derniers mois, à rendre hommage aux services de renseignement marocain quant à leur collaboration efficace avec leurs homologues dans les trois pays précités, ce qui avait permis de neutraliser des cellules avant qu’elles passent à l’action. Ce ne sont donc pas les Américains qui viendront aujourd’hui jeter l’opprobre sur le Maroc, alors que les récents attentats constatés en Europe ont été perpétrés par des citoyens européens, nés et vivants des sociétés occidentales. Vivement donc les élections américaines pour replacer les pions et savoir sur quel pied nous allons danser avec les Américains, ces quatre prochaines années.