À vous de jouer
Le débat sur les retraites des ministres et des parlementaires nous renvoie vers une société civile dynamique et une opinion publique que les réseaux sociaux ont ravivées. Ceci étant, il ne s’agit nullement d’un discrédit total de la classe politique ou d’une idée inconcevable de suppression d’institutions. Les partis politiques sont l’essence même de la démocratie, nonobstant leurs tares, de par les attributions que leur confère la Constitution. Cependant, nos trente-huit partis gagneraient à s’autocritiquer, à écouter le peuple et à savoir réagir de la manière idoine et au moment opportun. Cette polémique autour des fameuses retraites est en principe du pain béni pour les partis, afin de se réconcilier avec l’opinion publique. Des parlementaires, qui proposeront un projet de loi supprimant la contribution étatique dans leur retraite, seraient considérés comme des représentants de la Nation, au vrai sens du terme. Ignorer tout ce débat, en pariant sur le temps pour voir s’essouffler cette tendance contestataire, relève de l’ignorance politique. Une telle initiative ne relève pas du gouvernement mais, bel et bien, des partis représentés dans l’hémicycle, en d’autres termes d’une dizaine de formations politiques et syndicales. S’agissant de l’Exécutif, Benkirane, Mezouar, Laenser et Benabdellah se présenteraient aux prochaines échéances en pole position en répondant favorablement à cette requête populaire. Ce ne sont pas plus de 122 anciens ministres qui bénéficient d’une rente, décidée il y a plus d’une vingtaine d’années, et qui ne peuvent retenir tout un pays, otage d’un débat pris au sérieux par la société civile et l’opinion publique.