La superpuissance du football européen
Selon une étude publiée mardi dernier , 2,5 milliard de dollars ont déjà été dépensés par des hommes d’affaires ou des fonds basés au Moyen-Orient pour s’offrir des clubs européens. Sans compter les millions injectés dans le sponsoring. L’acquisition du Paris Saint-Germain par Qatar Sports Investments, en 2011, a mis en lumière l’appétit grandissant des monarchies du Golfe pour les clubs européens. Et les investissements réalisés, quoique freinés par la mise en place du fair-play financier, témoignent d’une volonté de s’établir sur le long terme. Le cas parisien est pourtant loin d’être isolé.
L’agence Repucom a en effet publié une étude-bilan des investissements réalisés, montrant que 2,5 milliard de dollars ont été dépensés en rachats de clubs depuis 2007. Outre le club parisien, l’exemple de Manchester City, acquis en 2008 par Abu Dhabi Holdings pour quelque 330 millions de dollars, est le plus célèbre. Mais d’autres sont passés presqu’inaperçus, à l’image du FC Leeds United, désormais propriété de Gulf Finance House, une entreprise basée à Bahreïn. Toujours en Angleterre, à Londres, Arsenal compte, parmi ses actionnaires, l’homme d’affaires iranien, Farhad Moshiri, qui codétient environ 30% du club (soit environ 250 millions de dollars). L’intérêt des investisseurs orientaux ne s’est toutefois pas limité à l’Angleterre. Le club espagnol de Malaga est ainsi détenu à 100% par le cheikh qatari, Abdullah ben Nasser Al Thani depuis 2010, qui en a fait l’acquisition pour plus de 30 millions de dollars. Tandis qu’en Allemagne, le Jordanien, Hasan Ismail possède, quant à lui, 49% de Munich 1860, ce qui représente 25 millions de dollars. Outre le rachat de clubs européens, les entreprises émiraties ont investi en masse dans le sponsoring, notamment via les compagnies aériennes locales. Emirates apparaît ainsi comme la plus active en faisant apparaître son logo sur les maillots du Real Madrid, du PSG, d’Arsenal (dont elle sponsorise également le stade) ou du Milan AC.
De son côté, Etihad, la compagnie aérienne nationale des Émirats arabes unis, est le principal partenaire de Manchester City. Enfin, Qatar Airways avait frappé un grand coup en s’affichant sur le maillot du FC Barcelone. Le club catalan n’avait en effet jamais accepté qu’un sponsor y figure. Signe que le phénomène s’est amplifié, les Émirats arabes unis sont désormais le plus gros investisseur dans les six grands championnats européens dans le domaine du sponsoring, dépassant pour la première fois les entreprises allemandes. En 2016-2017, le montant total des contrats de ce type atteignait ainsi près de 250 millions de dollars, contre 150 millions deux ans auparavant.