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Football national. La folie des grandeurs

Nous avons tiré la sonnette d’alarme au lendemain de la débâcle de la CAN 2019 quant à une nécessaire rationalisation des dépenses pour une meilleure adéquation moyens-objectifs. Trois mois après, rien n’est encore fait !
Quels sont les objectifs du football national ? Gagner des titres dans l’immédiat ou former des générations de champions pour l’avenir ? Ce qui est sûr, c’est que l’organe de tutelle, à savoir la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a échoué dans ces deux missions. Nos équipes nationales ont perdu dans toutes les catégories reconnues par la FIFA.

Question d’optimisation
L’argent fait-il le bonheur ? Pas sûr. C’est aussi valable dans le monde du football sinon des pays comme l’Arabie Saoudite, les États-Unis ou encore la Chine auraient été champions du monde. Ainsi, le budget annuel de la FRMF de 880 MDH rapporté au PIB du Maroc est largement démesuré (0,09) comparé à la Fédération française de football (FFF) avec 250 M€ (0,01%) qui a remporté la Coupe du monde. Le ratio de la FRMF est dix fois supérieur à celui de la FFF ! Le Maroc a bien testé cette équation en s’inclinant face au Bénin dont le budget est à peine de 7 MDH soit 130 fois inférieur à celui de la FRMF. C’est pourquoi il va falloir revenir à des niveaux de dépenses à volume raisonnable en fonction des moyens et des priorités du pays et surtout en corrélation avec les résultats réalisés. Il faut préciser que ce constat reste valable même si le Maroc avait remporté la CAN car un résultat technique ne peut voiler le train de vie démesuré de la FRMF. À titre d’exemples, la Fédération algérienne de football (FAF), dont la sélection a remporté la dernière CAN, dispose d’un budget trois fois inférieur à celui de la FRMF alors que le PIB de nos voisins est deux fois supérieur à celui du Maroc. Ce benchmark financier est nécessaire pour rappeler que le meilleur management sportif est celui qui assure le meilleur ratio finance-résultats. Les meilleurs élèves sont ceux qui réalisent des titres au moindre coût. Les recalés constatent les échecs les plus coûteux !

Coûteuses défaites
Dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2020 de la catégorie U23, le Maroc a été éliminé par la Guinée, une équipe moyenne dans la carte africaine. Suite à une erreur administrative, nous sommes qualifiés sur tapis vert. Au dernier tour qualificatif pour les Jeux olympiques 2020, nos Lionceaux devaient en découdre avec les jeunes Maliens. Ces derniers arrivent à Casablanca dans un vol régulier en classe économique et rallient Marrakech aller-retour en autocar. Sur le terrain, ils obtiennent un nul 1-1. Les deux équipes doivent disputer le match retour trois jours plus tard à Bamako, la FRMF affrète un jet privé à 800.000 DH pour les Lionceaux qui arrivent au Mali avant les Maliens. Ces derniers perdaient un jour entre Casa-Marrakech-Bamako mais sur le terrain arrivent quand même à s’imposer et se qualifier pour Tokyo face à une équipe marocaine pourtant renforcée par trois «Pros», des seniors ! Pour rappel, ces U23 sont actuellement entraînés par le Français Patrice Beaumelle, ancien adjoint d’Hervé Renard qui touche un pactole de 550.000 DH alors que des cadres marocains entraînaient cette catégorie pour des salaires dix fois inférieurs à celui du Français ! Ils ont certes tous réalisés des échecs mais au moins le coût de la défaite chez les coachs marocains est largement inférieur à celui des entraîneurs étrangers. Rappelons que le Maroc a raté tous les Jeux olympiques depuis l’avènement du Bureau fédéral depuis 2014. Les autres catégories U19 et U17 ne sont pas mieux loties et enchaînent défaites et éliminations. Les derniers jeux africains de Rabat 2019 étaient un énième rendez-vous raté !

 


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