Football national. Anarchie coûteuse
L’argent coule à flots dans le football national, mais est-il pour autant bien géré ? Une ligue nationale, non encore investie de ses fonctions, perd de l’argent au quotidien et aussi de la crédibilité.
Il y a un mois a été organisée l’Assemblée générale ordinaire de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), et l’annonce de passation des attributions à la Ligue nationale du football professionnel (LNFP) est enfin faite en grande pompe. Un mois après, rien n’a véritablement changé, et le pouvoir de gestion financière de la FRMF demeure entier. En attendant, la Botola Pro a démarré dans l’anarchie totale, et la LNFP reste dans l’expectative sur plusieurs dossiers d’ordre
financier.
Perte d’attractivité
Cela fait deux mois que les championnats européens et maghrébins ont débuté, et la compétition a déjà trouvé son rythme de croisière. Au Maroc, l’anarchie totale règne. Au 18 octobre, on n’en est qu’à la troisième journée, et certaines équipes n’ont pas encore démarré ce championnat. Une première au Maroc depuis la création de la FRMF en 1956. Les conséquences directes de ce flou généralisé est le manque de visibilité pour les annonceurs qui fuient une compétition qui n’a ni queue ni tête, chose qui engendre d’importants manques à gagner. À cela s’ajoutent des pertes substantielles en billetterie du fait d’une programmation chaotique, le public se détournant d’une compétition en mal de suspens, d’attractivité et de rigueur. Une perturbation qui n’a pas épargné la compétition de la Coupe du trône qui, à un mois de la finale, n’a pas encore vu jouer les matchs des quarts de finale! S’ensuivra donc un chevauchement de matchs et une autre anarchie.
Mains ligotées
En l’absence d’attributions réglementaires, la LNFP n’a pu s’occuper des candidatures des entreprises désireuses de remplacer Maroc Telecom, son partenariat étant arrivé à échéance, il y a déjà quelques semaines. À cet égard, la FRMF entretient un silence suspicieux qui alimente les rumeurs. Aucune information ne filtre à ce sujet, et l’on ne sait pas si la fédération entend renouveler avec l’opérateur historique ou déléguer à la LNFP ce dossier comme cela a été dit lors de l’AGO. Aujourd’hui, les 32 équipes de la Botola Pro continuent à porter des maillots frappés du logo de IAM en dehors du délai contractuel. Qui remboursera ces équipes sur ces six semaines de compétitions avec cette promotion ? La FRMF ou IAM, par le biais d’un avenant ? On n’en sait rien! Même le président de la LNFP, Said Naciri, a affirmé à certains présidents de club souhaitant s’enquérir du sort de ce contrat qu’il n’avait aucune information à ce sujet. À noter que des clubs engagés dans les compétitions arabes et continentales ont émis le souhait de négocier eux-mêmes avec d’autres opérateurs.